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Airpanel, la plateforme IA qui veut révolutionner les études panel

Guillaume Valicon, ex-VP Strategy de Jellyfish, lève le voile sur Airpanel, une plateforme IA conçue pour révolutionner les études marketing. Son principe : permettre aux marques de tester tous types de contenus marketing (emailing, créa publicitaire, article corporate…) auprès d’un panel de 1 000 agents IA ultra-réalistes. “Elles peuvent tester des idées créatives, organiser des focus groups virtuels et obtenir un rapport quali d’une profondeur inédite”, explique-t-il.

Resté en “stealth mode” les huit premiers mois de l’aventure, l’entrepreneur s’est jusque-là consacré à la construction et au test des premiers prototypes initiés en “managed” pour le compte de grandes marques. Il annonce aujourd’hui le lancement, en septembre prochain, d’une version self-service de sa plateforme. 

“Le client n’aura qu’à uploader le contenu qu’il veut tester, choisir parmi nos 1 000 airpanélistes ceux qui lui semblent pertinents et attendre les résultats.” Le tout, en quelques minutes et à un tarif bien en deçà des 5-7 000 euros que coûte habituellement ce genre d’études.

Un tarif qui rend l’outil inabordable pour pas mal de PME et qui oblige même les mieux loties à faire des choix. “Le but, c’est aussi de permettre à des entreprises du tiers 1 de recourir à ce genre d’études pour des décisions moins stratégiques : valider un emailing, un contenu Web ou un storyboard”, explique Guillaume Valicon.

Airpanel a opté pour un modèle de licence, qui sera fonction du nombre d’utilisateurs, d’études commandées et de fonctionnalités activées et qui devrait, selon les estimations de Guillaume Valicon, “permettre de diviser le coût entre 10 et 20.”

Comme pour tout projet d’IA agentique, la clé du succès, c’est le chaînage, qui doit mettre aux prises autant d’agents qu’il y a de missions spécialisées. En l’occurrence : 

  • Des agents IA panélistes, qui participent au focus group

  • Un agent intervieweur, qui mène le focus group

  • Des agents analystes, qui synthétisent les échanges

  • Des agents sociologues et psychologues qui vont donner des clés de lecture, en transformant la synthèse en insights et recommandations

On retrouve tous les profils parmi les beta-testeurs de la solution. Des agences créas, qui veulent tester des storyboards dans des délais et des coûts impossibles à obtenir via les méthodes traditionnelles. Des médias, des sites e-commerce… Ou encore des acteurs du BtoB dont le positionnement de niche se heurte au manque de richesse des panels traditionnels. 

“Nous allons, pour répondre encore mieux à leurs exigences, lancer une fonctionnalité qui permet de créer des profils de manières custom”, précise Guillaume Valicon. Des profils qui seront, à l’instar des 1 000 agents du panel de base, paramétrés sur 80 critères variés (socio-démo, psychographiques, croyances, expériences de vie…).

“Au-delà de l’enjeu de représentativité de la population française, le vrai défi, c’était de les entraîner à répondre comme des humains, avec leur lot de contradictions, excès et réactions émotionnelles”, explique Guillaume Valicon. 

Pas une mince affaire quand on sait à quel point les LLM sont conditionnés à vous donner des réponses “moyennisées”, neutres et très polies. “C’était important de faire adhérer chaque agent panéliste à sa personnalité pour éviter le robinet d’eau tiède qui est fatal pour des études de ce genre”, poursuit Guillaume Valicon.

Une exigence d’autant plus forte qu’Airpanel doit composer avec les doutes qui entourent ce genre de pratique. “Nous sommes dans un secteur qui est extrêmement scientifique, une approche nouvelle comme la nôtre doit apporter de la réassurance et cela passe par des éléments de preuve.”

Mais Guillaume Valicon a un moyen (presque) infaillible pour convaincre les plus réticents. “On leur propose de nous briefer de la même manière que l’institut auquel ils ont fait appel dans le cadre d’une de leurs études quali. Puis on compare les résultats générés par notre plateforme à ceux obtenus via le panel humain.”

Et d’assurer que les résultats sont systématiquement très proches de ceux obtenus dans le cadre des études quali. “On peut reproduire ce test, deux fois, trois fois, quatre fois… Ce qu’il faut pour rassurer le client.”

Parmi ces derniers, Guillaume Valicon donne l’exemple d’Havas, qui a voulu pré-tester l’efficacité d’un spot TV réalisé pour la marque d’aspirateur Shark aux Etats-Unis. Un spot doublé en français, mettant en scène l’actrice Courtney Cox, avec une référence au personnage de Monica qu’elle a longtemps joué, dont les fans de Friends savent qu’elle est une maniaque du ménage. 

“Le client avait des doutes quant à son efficacité sur le marché français et a voulu le comparer à celui de l’un de ses concurrents, Rowenta.” 8 air panélistes ont donc participé à une étude quali, en répondant à des questions générées par l’IA d’Airpanel (suite à un brief du client) pour déterminer l’accueil réservé aux deux spots. 

De quoi identifier, entre autres, que le personnage de Monica, incarnation de la maniaquerie domestique, sous une forme caricaturée, provoquait un phénomène d’ambivalence chez les spectateurs.

Et Airpanel de partager des quotes pour appuyer son propos, comme le ferait un institut classique, avec l’agent Fatima : “J’aime avoir une maison propre, surtout avec des enfants, mais je ne me considérerais pas comme une maniaque” et l’agent  Jean-Paul :  “Je veux juste que ce soit propre, pas être obsédé.”

Airpanel, qui devrait accueillir son CTO en septembre prochain, opte pour un développement lean, qui devrait être accéléré par une levée de fonds début 2026. Important pour avancer dans un secteur en recomposition, puisque des offres de ce genre ont déjà émergé hors de nos frontières.

Guillaume Valicon cite le néo-zélandais Yabble, racheté en septembre 2024 par l’institut Yougov, ou encore Synthetic Users, qui a récemment communiqué sur une levée de fonds de plusieurs millions de dollars.