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Pierre de Lannoy (MiQ) : “Nous allons annoncer plusieurs partenariats data avec des acteurs français pour enrichir Sigma en France”

Open Garden a rencontré Pierre de Lannoy, strategy director EMEA de MiQ, à l’occasion de ces Cannes Lions. L’occasion de revenir sur le lancement en France d’un acteur qui figure parmi les plus gros acheteurs de pub programmatique dans le monde et qui vient de dévoiler sa plateforme Sigma.
Open Garden. Vous pilotez le lancement de MiQ en France. Pouvez-vous nous présenter la société ?
Pierre de Lannoy. MiQ c’est un acteur international du programmatique, qui est accompagné par le fonds Bridgepoint et présent en Amérique du Nord, Europe, APAC, LATAM, Middle East, avec 21 bureaux ouverts. La France étant, comme vous l’avez mentionné, le petit dernier.
Notre mission, qui n’a pas bougé depuis notre lancement en 2010, c’est d’aider les agences médias et, à travers elles, les annonceurs, à naviguer dans un écosystème programmatique aussi complexe que fragmenté.
Nos deux fondateurs, Gurman Hundal et Lee Puri, avaient alors senti qu’une part croissante du paysage média deviendrait accessible en programmatique mais que ça allait être de plus en plus complexe de naviguer dans cet environnement qui s’enrichit toujours plus en datas, plateformes et inventaires.
L’aboutissement de tout ça, c’est le lancement officiel de Sigma, une plateforme omnicanale et agnostique que nous utilisons pour connecter le meilleur de la data, des outils d’achat et des inventaires. Ce qui nous permet de 1° gérer, pour le compte des agences médias en tous genres, des campagnes pubs programmatique dans une logique de “managed services”, 2° enrichir leurs données propriétaires pour affiner leurs “persona” et 3° les nourrir en insights et reportings pour améliorer la performance de leurs campagnes.
Avec, in fine, jusqu’à 132% d’augmentation du taux de conversion et 57% de réduction du coût par action.
Que retrouve-t-on concrètement dans Sigma ?
Tout simplement un des ensembles de données les plus complets et connectés au monde, avec plus de 300 sources différentes et 700 000 milliards de signaux consommateurs. Le tout rendu possible par un investissement en partenariats data qui s’élève à près de 25 millions de dollars par an.
En gros, Sigma sait ce que les gens regardent à la télé, ce qu’ils consultent en ligne et ce qu’ils achètent en magasin. Et grâce à une IA super avancée, la plateforme permet de mieux planifier les campagnes, de construire des audiences plus pertinentes et d’activer tout ça de manière efficace, pour obtenir de vrais résultats pour les marques et les agences.
Un agent de trading vient même s’intégrer, en surcouche, pour permettre aux traders de toucher les bonnes audiences, peu importe la plateforme (DSP, SSP, écran…).
Vous lancez enfin la France. Pourquoi maintenant ? Et avec quels objectifs ?
Le lancement de MiQ en France me tient particulièrement à cœur. D’abord, parce que je suis français, mais aussi parce que cela fait maintenant 10 ans que j’œuvre à développer l’entreprise dans de nouveaux marchés.
J’ai commencé à Sydney, au moment de notre implantation puis j’ai fait la même chose à Singapour. Suite à cela, je suis parti au Canada où je me suis occupé de lancer des produits en lien avec la télévision, notamment sur Youtube et la CTV. Vous le voyez, j’ai pas mal bougé !
Ensuite je me suis occupé de la stratégie pour la région EMEA à Londres et je suis, depuis un an, en charge du lancement en France.
Avec quel accueil ?
J’ai été extrêmement surpris de l’accueil que l’on a reçu, qu’il s’agisse de celui des agences médias - holdcos ou indépendantes - mais aussi des experts du marché, partenaires technos (DSP, SSP…) et même de quelques concurrents !
On a, bien sûr, toujours suivi le marché français de près. C’est un marché qui investit beaucoup en digital, qui est très sophistiqué et qui est relativement prudent. En France, on aime faire des tests, regarder sous le capot… Tout ce qui est possible pour se prémunir de l’aspect “blacbox”. J’adore !
En France, on a aussi de très belles “success stories” dans l’adtech, des entreprises qui se sont bien exportées et qui sont reconnues pour leur sens de l’innovation et leur technologie.
Où en êtes-vous concrètement ?
Je suis content de nos premiers mois. Le business croît très vite ! Nous sommes six aujourd'hui et sommes a la recherche de profils commerciaux et media trading pour compléter l'équipe.
J’en profite pour lancer un appel aux talents qui voudraient rejoindre une adtech internationale avec de grosses ambitions en France et en Europe !
Allez-vous enrichir Sigma avec des jeux de données spécifiques au marché français ?
Evidemment ! Nous devrions annoncer un partenariat avec un acteur du marché TV au troisième trimestre et sommes en discussion avec certains des plus gros retailers du marché.
La data Sigma, c’est un mix de deals globaux et d’accords locaux, pour s’assurer de s’adapter aux spécificités de chaque marché et de trouver, pour chacun d’entre eux, le ou les meilleurs partenaires.
On parle beaucoup d’IA agentique à l’occasion des Cannes Lions. Est-ce que cela ne préfigure pas un changement de business model pour un acteur comme MiQ ? A-t-on besoin vraiment de partenaires “managed services” à l’heure de l’IA agentique ?
MiQ ne devient pas une entreprise SaaS avec le lancement de Sigma. Nous ne changeons pas de business model et continuerons à opérer des campagnes programmatiques en managed services, nos traders utilisent MiQ Sigma quotidiennement.
Nous donnerons néanmoins accès à certaines sections de la plateforme, de manière progressive, au cours de l'année 2026. Cela se fera avec différents niveaux de customisation.