• Open Garden
  • Posts
  • K-Words lève 2 millions pour accélérer au Royaume-Uni et aux États-Unis

K-Words lève 2 millions pour accélérer au Royaume-Uni et aux États-Unis

Huit mois seulement après être sorti du bois, K-Words franchit une étape déterminante. La jeune adtech, portée par une équipe expérimentée avec Yohan Elmaalem, Harry Levy, Damien Peponnet, Sacha Bouaziz et Claire Poirier, annonce une levée de fonds de 2 millions d’euros menée par Daphni, accompagnée par NeoFounders, Kima Ventures, Bpifrance et un pool de business angels issus de l’adtech et de la martech. 

L’opération doit permettre à la société, comme c’est souvent le cas à ce stade de 1° consolider son organisation 2° étoffer ses équipes techniques et commerciales et 3° accélérer son déploiement sur les marchés internationaux.

Si K-Words peut aujourd’hui accélérer, c’est parce que le marché français a validé son approche d’un nouveau genre : déporter les logiques d’achat SEA dans l’univers de l’Open Web, en permettant aux marques de sponsoriser des mots clés directement au sein de pages éditoriales des éditeurs avec lesquels l’adtech collabore. 

Des mots-clés qui sont vendus au CPM ou au CPC (libre à l’annonceur de choisir) et sur lesquels sera placé un lien vers la landing page de l’annonceur. “Une manière de reconnecter le search et l’éditeur, deux mondes qui, historiquement, ne se parlaient presque plus depuis l’hégémonie de Google Ads”, rappelle Yohan Elmaalem.

K-Words travaille déjà avec près de 150 éditeurs dans l’Hexagone, parmi lesquels Reworld Media, Horyzon Media, Webedia ou encore le Groupe Marie-Claire. Des éditeurs qui constatent une amélioration significative du revenu sur leurs pages, “souvent de l’ordre d’une quinzaine de pourcents”, assure Harry Levy. 

Côté annonceurs, la traction est similaire : près de 200 campagnes ont déjà été opérées. Les équipes travaillent aussi bien avec les pôles display traditionnels qu’avec certaines cellules search des agences, séduites par la possibilité de diversifier leurs investissements hors Google et Amazon en pilotant des mots clés sur l’Open Web.

Le placement est conçu comme un complément du SEA classique, avec un point d’entrée clair : réactiver la puissance sémantique de l’éditeur et lui redonner une place dans le parcours de découverte, souvent absorbé par les plateformes. 

Une place qui, à en croire Harry Levy et Yohan Elmaalem, devrait grandir avec l’avènement de ChatGPT, Gemini et consorts. Des acteurs qui redonnent ses lettres de noblesse à l’écrit dans un Internet qui était un peu devenu le royaume de la vidéo (si vous en doutez regardez la ventilation des budgets du dernier Observatoire de l’epub).

“Nous pensons que les LLM vont profondément impacter la façon dont on consomme du contenu. Les éditeurs devront adapter leurs sites à des logiques plus textuelles, plus guidées par la requête. C’est précisément le terrain sur lequel nous construisons notre technologie”, explique Harry Levy.

À terme, K-Words se positionnera non seulement comme une solution de monétisation, mais aussi comme un partenaire data éditorial, capable d’extraire de la sémantique une vraie valeur opérationnelle. “C’est, par exemple, ajouter une nouvelle couche d’insights éditoriaux pour permettre aux éditeurs d’identifier les thèmes les plus prisés des annonceurs et d’ajuster leur production en conséquence”, illustre Harry Levy. 

Cap vers le Royaume-Uni et les États-Unis : une accélération préparée depuis plusieurs mois

Fort de cette base solide, K-Words s’attaque désormais à deux marchés clés : le Royaume-Uni et les États-Unis. Depuis plusieurs mois, l’équipe teste le produit auprès d’une cinquantaine d’éditeurs anglophones, principalement des médias premium britanniques et certains réseaux verticaux (nous n’aurons pas de noms, clauses de confidentialité oblige). 

“L’objectif était d’assurer la stabilité et la scalabilité du produit en anglais, tout en validant la qualité du matching sémantique sur des inventaires beaucoup plus vastes que ceux du marché français”, précise Harry Levy.

Les premiers résultats ont confirmé une traction suffisante pour enclencher la phase d’expansion. Le Royaume-Uni, marché très mature en matière de contextualisation, constitue une porte d’entrée stratégique vers les États-Unis, où les éditeurs cherchent eux aussi des relais de croissance hors walled gardens.

K-Words veut également se positionner dans d’autres marchés européens clés : Espagne, Italie, Allemagne, tous identifiés comme prioritaires. La société recherche d’ailleurs des profils locaux très connectés aux écosystèmes média, qui seront pilotés depuis Paris ou Londres mais disposeront d’une autonomie commerciale sur leur territoire. 

“Nous sommes organisés autour de deux hubs : Paris, pour la France et l’Europe du Sud ; Londres, pour l’international”, précise Harry Levy.

Aujourd’hui composée d’une dizaine de collaborateurs expérimentés, l’équipe compte poursuivre les recrutements. L’objectif est de se positionner durablement comme la plateforme de référence pour les éditeurs souhaitant monétiser leur sémantique de manière fine, cohérente et compatible avec les usages émergents des interfaces conversationnelles.

Pour Yohan Elmaleem, l’enjeu est de taille : “Les budgets search sont parmi les plus matures, les plus récurrents et les plus alimentés par l’intention. Notre ambition est d’offrir aux éditeurs un moyen de reconnecter ces budgets à leurs contenus, là où ils peuvent créer une valeur nouvelle.”